La crise du Covid nous frappe toutes et tous, mais elle ne nous frappe pas tous avec la même dureté. Au-delà même du risque sanitaire, elle instille chez nous tous la peur de nous côtoyer, la peur de nous croiser, la peur de nous rapprocher. Le terme de distanciation sociale, traduit littéralement de l’anglais au début du premier confinement, décrit la conséquence des mesures sanitaires : pour beaucoup d’entre nous, le lien social se trouve coupé par la mise à distance physique.
Des initiatives face à la crise sanitaire
Plusieurs entreprises accompagnées par Ronalpia ont d’ores et déjà mis le doigt sur des problématiques d’exclusion, et rapidement, elles ont proposé des solutions pour y faire face.
– Les personnes sans domicile fixe, les demandeurs d’asile sont victimes du délitement des réseaux de solidarité de proximité. Rues désertes, bénévoles d’associations caritatives confinés… Les opportunités de travail ponctuel ne se présentent plus, les procédures administratives s’éternisent pour obtenir un visa.
Entourage met en place des formations en ligne ouvertes à tous afin d’apprendre comment agir pour aider les personnes sans domicile. Le Tissu solidaire met en relation des nouveaux arrivants avec des citoyen·nes français·es autour d’un projet de couture afin de favoriser à la fois l’inclusion sociale des personnes, l’apprentissage du français et leur insertion professionnelle.
– Les personnes âgées dépendantes et les personnes en situation de handicap sont d’autant plus vulnérables que le confinement qui les protège les met aussi à l’écart de la vie sociale.
L’Aire Aérée crée du lien social itinérant en milieu rural pour la personne âgée fragilisée. Durant le précédent confinement, elle a mobilisé des salariés temporairement inactifs pour livrer du pain, le journal, et téléphoner aux personnes fragiles. Mon Senior, qui propose un accueil des personnes âgées par des familles, a enregistré un pic d’activité durant le dernier confinement. L’entreprise a ainsi contribué à désengorger un peu les hôpitaux.
– L’isolement s’accroît particulièrement en milieu rural. Quand chacun doit rester chez soi, la solidarité de voisinage, essentielle aux personnes les plus fragiles, ne peut plus jouer son rôle.
Okemed cherche à améliorer la qualité du maintien à domicile des personnes dépendantes et à soulager les aidants, tout en réduisant les dépenses de santé. Elle porte à domicile des médicaments préparés en sachets-doses, sans frais supplémentaire pour le patient. « En cette période de confinement, cela fait gagner du temps et du stress aux infirmier.e.s qui en ont bien besoin ! », indiquent les dirigeants.
Un village sur deux en France n’a plus de commerce. Comptoir de campagne propose un nouveau modèle de commerce multiservices, physique et connecté : pain, épicerie, pressing, bar, services bancaires ou postaux, fleurs…
Aujourd’hui, nous constatons que, malgré la crise, le désir d’entreprendre dans l’économie sociale et solidaire est toujours là ! En effet, notre dernier appel à projets, échu fin octobre, a enregistré une hausse du nombre de candidatures. Ce ne sont pas moins de 110 intrépides qui veulent nous rejoindre !
Des entreprises fragilisées
Et pourtant, beaucoup de ces entreprises se retrouvent bloquées dans leur développement à cause de la crise. Selon une enquête interne menée par Ronalpia auprès de 135 entreprises sociales parmi celles qu’elle a accompagnées depuis six ans, les deux tiers (67 %) se disent retardées dans l’avancement ou le lancement de leur projet. Quatre sur dix (38 %) ont à peine deux mois de trésorerie devant elles. Enfin, plus de la moitié (56 %) estimaient après le premier confinement qu’elles n’arriveraient pas à faire face à une nouvelle crise !
L’une des entreprises accompagnées confie avoir fait face à des rétractations de clients qui avaient déjà signé un contrat. Elle a dû procéder à des licenciements économiques. Une autre craint l’arrêt de son activité fin 2020. Bien des incertitudes pèsent sur les financements, l’activité, la mobilisation des parties prenantes… Au total, 54 % des entreprises sociales ont été touchées de manière forte, voire critique.
Ronalpia passe à l’action pour les soutenir !
Depuis 2014, chez Ronalpia, nous avons vocation à faire émerger les projets et à les épauler pour qu’ils se développent. Aujourd’hui, nous décidons de proposer de nouveaux outils pour rebondir aux 246 entreprises sociales que nous avons accompagnées, avec notamment :
- Un diagnostic et accompagnement flash pour toutes les entreprises sociales se trouvant dans un état critique, ainsi que des échanges entre pairs ;
- Un cycle de formations pour rebondir, notamment pour affirmer son pilotage financier et sa posture de dirigeant ;
- Une nouvelle édition du programme accès au financement pour renforcer ses fonds propres ;
- Un programme consolidation pour construire son développement.
Particulier, entreprise, fondation, collectivité… vous aussi, vous pouvez participer à cet effort exceptionnel auprès des entreprises sociales ! Parlons-en !