Ronalpia et AG2R LA MONDIALE facilitent la rencontre entre grandes institutions de l’action sociale et entreprises sociales en lien avec l’emploi, la santé et la grande précarité. De quoi initier des coopérations nouvelles au service de l’impact positif sur les fragilités.
Prendre en charge des propriétaires d’animaux en situation de précarité ; concevoir un jeu vidéo sérieux pour les malades d’Alzheimer et leurs aidants ; accompagner les personnes migrantes dans leur carrière professionnelle… : les entreprises sociales de la communauté Ronalpia repèrent des besoins et inventent des solutions.
De son côté, AG2R LA MONDIALE, partenaire historique de Ronalpia, accompagne des projets innovants relatif à l’avancée en âge, la perte d’autonomie, le soutien aux aidants… Elle s’intéresse aussi à la prévention santé, au bien-être au travail. A ce titre, AG2R LA MONDIALE est en contact avec de nombreux acteurs de l’action sociale : bailleurs sociaux, fonds d’action sociale, associations dans le champ du handicap, de l’aide à domicile, de l’insertion. « Les enjeux de notre société évoluent : on vit de plus en plus vieux, et notre rapport au travail change, constate Claire Talowski, responsable des activités sociales chez AG2R LA MONDIALE. Cela modifie de nombreux paramètres de notre vie : la solidarité familiale, l’évolution des carrières… Il y a de nouveaux besoins, de nouvelles solutions que les pouvoirs publics n’identifient pas toujours bien, alors que l’ESS le fait très bien ! Pour cela, entre les deux, nous pensons être un bon médiateur pour créer des passerelles entre les acteurs de l’ESS, les pouvoirs publics et les usagers. »
Forts de ce constat, Ronalpia et AG2R LA MONDIALE ont décidé de créer des ponts entre les entreprises sociales et quelques-unes de ces grandes institutions de l’action sociale. Le 18 juin dernier, les deux partenaires ont organisé une journée de rencontre entre ces deux mondes. « Je passe du temps à entrer en contact avec eux, mais il n’est pas facile d’avoir les bons interlocuteurs », regrette Théo Noguer, de SoliVet (incubation Ronalpia 2020), se félicitant de cette journée.
Donner accès à un public de bénéficiaires
Chacune à sa manière, ces grandes institutions touchent un très vaste public de bénéficiaires : allocataires de pensions retraite, locataires de logements sociaux, personnes handicapées, dépendantes, précarisées… Ainsi, les bailleurs sociaux hébergent de nombreuses personnes qui pourraient bénéficier d’offres développées par les entrepreneurs sociaux. YOON France (incubation Ronalpia 2017) facilite l’intégration professionnelle des personnes étrangères. « Les grands acteurs du logement social sont présents dans les zones de grande précarité, constate Maïa Boureille. Nous avons besoin d’eux pour mieux toucher avec eux ce public pas forcément mobile. »
La taille critique pour expérimenter à grande échelle
Les groupes de protection sociale fédèrent eux de très nombreux bénéficiaires de pensions, parmi lesquels des personnes dépendantes. De quoi proposer des terrains d’expérimentation au plus proche du terrain pour l’innovation sociale. Stéphanie Herrbach (incubation Ronalpia 2020) propose Helpy, un jeu coopératif sur tablette pour les aidants qui accompagnent leurs proches fragilisés par des pathologies neuro-dégénératives. « Nous avons créé un lien avec AG2R La Mondiale pour tester notre jeu à grande échelle auprès des bénéficiaires. Puis, avec Malakoff Humanis, nous avons conclu une convention pour proposer du contenu qualifié à une communauté d’aidants : idées d’activités, livre de vie pour entamer la conversation, ateliers inspirés des méthodes Montessori… »
Alexandre Nicolet, fondateur de Monsenior, développe l’accueil de personnes âgées dans un cadre familial. Il a déjà ses habitudes de travail avec des groupes de prévention sociale comme Agirc-Arrco : « Ces acteurs nous aident à nous développer, ils ont un rôle de soutien. Ils nous apprennent à structurer notre offre, à mieux toucher nos bénéficiaires et à décupler notre impact, car il s’agit de leurs allocataires. Enfin, ils nous permettent de réaliser des expérimentations sur le territoire. Quant à nous, nous leur apportons des solutions qu’ils n’avaient pas avant. »
Mais pour lui, la taille critique de ces interlocuteurs permet aussi de changer les choses plus en profondeur. « Avec eux, nous pouvons aussi viser un impact plus systémique en modifiant la perception qu’ont les gens ; changer les mentalités et toucher des acteurs publics. »
Repérer les besoins
La force de frappe des grandes institutions de l’action sociale permet aussi aux entrepreneurs sociaux d’avoir un retour du terrain fiable sur les besoins des personnes précaires. Les Petits Frères des Pauvres sont aux côtés des personnes âgées isolées et démunies. « Sur le terrain, nos bénévoles constatent des besoins qui ne sont pas toujours comblés, comme par exemple la mobilité dans les territoires ruraux, ou bien l’impossibilité de partir en vacances pour ceux qui ne peuvent pas s’inscrire dans les séjours que nous proposons, explique Sabine Massacrier, adjointe de direction régionale. Face à cela, les entreprises sociales apportent un nouveau regard, souvent plus créatif et plus agile. Elles permettent de s’adapter au terrain plus vite. C’est très complémentaire de ce que nous faisons ! »
Créer des complémentarités
Ainsi, avec sa réponse précisément ciblée, une entreprise sociale peut venir compléter l’offre très globale d’une institution. Nathalie Montméat, de l’espace emploi Agirc-Arrco, accompagne les personnes en recherche d’emploi en prenant en compte la dimension sociale et psychologique. « Comme notre prise en charge de retour à l’emploi prend en compte la personne dans son ensemble, nous avons besoin de pouvoir proposer des solutions complémentaires sur des fragilités bien précises. Ainsi, j’ai été très intéressée par Ama [incubation Ronalpia 2021] qui propose un accompagnement alimentaire adapté aux traitements contre le cancer. »
Adapter le positionnement de chacun
Cette journée de dialogue a ainsi permis de mieux comprendre ces besoins, ainsi que le positionnement que chacun peut adopter pour y répondre. « En échangeant avec les bailleurs sociaux, j’ai découvert à quel point ils ont à cœur de soutenir le parcours de leurs locataires, explique Maïa Boureille. Cependant, l’instance qui perçoit le loyer n’a pas forcément la même position que celle qui proposera un suivi social. En tant qu’acteur tiers, nous avons sans doute un rôle à jouer, en lien avec eux ! »
Théo Noguer, qui accompagne les structures sociales dans la prise en charge des propriétaires d’animaux en situation de précarité, renchérit : « Même d’un bailleur social à un autre, les problématiques sont différentes, nous avons besoin de dialoguer avec chacun pour adapter notre offre. » Il a ainsi pu démontrer la pertinence de sa solution à Louise Bonniel-Chalier, chargée de développement prévention et vie sociale chez Grand Lyon Habitat : « Avec SoliVet, nous pourrons envisager une collaboration afin de répondre aux problématiques rencontrées par nos locataires propriétaires d’animaux de compagnie et ainsi améliorer leur qualité de vie », espère celle-ci.
Stéphanie Herrbach repart elle aussi avec de nouvelles perspectives : « En parlant de notre projet à Lyon Métropole Habitat, nous avons trouvé de nouvelles pistes de collaboration, par exemple autour d’un tiers-lieu numérique, relève-t-elle. En échangeant avec le Comité national Coordination Action Handicap, nous avons envisagé les passerelles qui peuvent relier notre projet avec les thématiques du handicap, de l’inclusion… »
Coopérons pour l’impact social !
Ce 18 juin, des passerelles ont été construites, des liens se sont renforcés. « C’est en reliant ceux qui innovent à ceux qui ont la force de frappe que nous parviendrons à généraliser les solutions d’avenir, à adapter ainsi la réponse sociale aux besoins du terrain, conclut Enora Guérinel, directrice des opérations de Ronalpia. Au quotidien, notre objectif est de créer un impact positif maximal sur la société, et nous y parviendrons en initiant toujours de nouvelles coopérations entre tous ceux qui agissent ! »