Si accompagner les entrepreneurs sociaux est une juste cause, comment la servir sans oublier de prendre soin de soi-même ? Avec l’aide d’un coach et d’une sophrologue, l’équipe de Ronalpia a mis en place des rituels individuels et collectifs pour préserver le bien-être de tous.
Durant la crise sanitaire, l’équipe de Ronalpia n’a pas ménagé ses efforts pour soutenir les entrepreneurs sociaux : lien téléphonique, création d’accompagnements ciblés, programmes dédiés, adaptation des contenus d’accompagnement…
Cependant, prendre soin des autres ne doit pas mener à s’oublier soi-même. Dans l’accompagnement humain qui est un métier exigeant, comment l’équipe Ronalpia peut-elle prendre soin d’elle, individuellement et collectivement ? », interroge Gaspard Lathoud, coach professionnel certifié et Fondateur du cabinet Les Oranges Vertes. Une réflexion qui vient à la suite de la conférence organisée en novembre dernier sur la qualité de vie au travail des dirigeants d’entreprises sociales, en partenariat avec AG2R La Mondiale et l’ARACT.
Un questionnaire pour comprendre les ressentis
Comme chez tous les salariés, la mise à distance a pu compliquer les choses : réunions successives en visio-conférence, manque de contact avec les entrepreneurs, les collègues… « La crise sanitaire nous a éloigné du ressenti des salariés, explique Marion Barreau, chargée de cette question. Il nous semblait intéressant d’avoir un espace semi-anonyme avec des questions sur la QVT, de la charge de travail, la reconnaissance, du climat social… »
Un questionnaire régulier a donc été mis en place pour alimenter un baromètre de la qualité de vie au travail chez Ronalpia, dans une logique de prévention. « Les résultats ne pourront être significatifs que sur la durée, explique Marion Barreau. Cependant, nous avons tenu à prendre des mesures préventives et des actions ciblées. »
Des rituels collectifs
C’est ainsi que l’équipe s’est extraite de son quotidien lors de deux demi-journées pour un coaching collectif. L’objectif : sensibiliser l’équipe et mettre en place des actions concrètes. Gaspard Lathoud salue la démarche : « Toutes les organisations ne sont pas encore mûres pour ce genre de démarche, il n’est pas rare que l’on intervienne dans des coachings en curatif. C’est donc une action courageuse de la part de Ronalpia que d’aborder ces sujets essentiels de l’équilibre entre vie pro et vie perso, de la qualité de vie au travail… »
Devant cette demande un peu nouvelle, Gaspard Lathoud a relevé un petit défi, celui d’adapter à l’échelle d’une équipe une méthode de coaching qu’il utilise habituellement en individuel. « Nous sommes partis de rituels personnels pour arriver à des rituels collectifs, un socle commun pour l’équipe », explique le coach : paramétrer les notifications pour se concentrer et se déconnecter ; lister les actions concrètes réalisées à la fin d’une journée ; prendre du temps pour soi, satisfaire le « corps et le cœur » autant que la « tête »… « C’est un dispositif pilote que nous avons co-créé ensemble en partant de l’équipe et ses de besoins. » Le dispositif a été complété par la proposition de séances de sophrologie chaque mois avec Rébecca Berthoz.
Cette première étape vise à instaurer une culture de la qualité de vie au travail. L’équipe de Ronalpia, elle, a joué le jeu : « Je l’ai trouvée authentique, vraie dans ses partages, empathique pour accueillir les émotions des autres, conclut Gaspard Lathoud. C’est à cela que ce coaching d’équipe a servi : faire en sorte que les gens réapprennent à entrer en relation avec eux-mêmes, avec les autres et du coup se comprennent mieux. »