Les neuf projets de la nouvelle promotion d’Act’ice promeuvent des solutions innovantes pour favoriser la réinsertion avant et après la fin de peine.
Favoriser la réinsertion pour prévenir la récidive des personnes condamnées : avec l’association Possible, c’est le sens dans lequel nous avions décidé d’œuvrer quand nous avons lancé en 2018 l’accompagnement Act’ice. Depuis, 27 projets ont été accompagnés, touchant plus d’un millier de bénéficiaires.
En ce début d’année, nous sommes fiers d’accueillir neuf nouveaux projets portés par des associations issues de la France entière, de l’île de Ré à Nîmes, de Paris à Saint-Étienne… Ils ont l’ambition d’intervenir à trois niveaux pour une meilleure inclusion des personnes détenues.
Placement extérieur
Trois projets interviennent à l’extérieur des établissements pénitentiaires, à destination de personnes détenues bénéficiant d’un aménagement de leur peine : le placement à l’extérieur. Orientées par les services de probation et d’insertion de l’administration pénitentiaire, les associations L’Alpa, L’Espelido et Capso les accueillent, leur mettent à disposition un logement, un accompagnement socio-professionnel.
« Le placement à l’extérieur est une mesure basée sur la confiance et la responsabilisation des personnes, explique Charlotte Camard, de l’association Possible. C’est comme un sas de transition qui permet pour quelques mois de reprendre le fil de la vie en milieu ouvert. Cette modalité d’aménagement de peine donne de bons résultats, mais elle concerne encore peu de personnes. »
L’accompagnement des projets contribuera à promouvoir ces solutions et à encourager le développement de cette mesure, en lien étroit avec le monde de la justice.
Chantiers d’insertion
Trois projets proposent de créer des ateliers chantier d’insertion par l’activité économique : Parc Montaud, e-cycle et le groupe Geim. Deux d’entre eux se développent en milieu fermé, c’est-à-dire qu’ils proposent formation et travail pour des personnes encore incarcérées. Objectif : favoriser leur insertion professionnelle à la sortie de prison, grâce à un accompagnement qui débute dans les murs.
« Cela valorise la personne et lui donne une rémunération, avec un accompagnement socio-professionnel renforcé », souligne Charlotte Camard.
Cerise sur le gâteau, ces projets ont une connotation écologique : maraîchage, économie circulaire, vélo. « Ce sont des formes d’emploi qui sortent de ce qui est habituel dans le milieu carcéral », estime Charlotte Camard.
Arts et non-violence
Les autres projets accompagnés cette année ont trait aux arts et aux compétences psychosociales. Ils sont portés par les associations coop CNV, 3027 et Art Exprim. Ces projets rendent accessible le monde de la culture aux personnes sous main de justice et favorisent le lien social.
Ils impliquent les personnes dans un processus de création, avec souvent à la clé un événement en fin d’atelier : expo photos, pièce de théâtre… De quoi apprendre à s’exprimer, à prendre la parole en public… « L’insertion n’est pas que professionnelle, explique Charlotte Camard. Les activités culturelles développent des compétences transversales, mobilisables quel que soit le domaine d’orientation. Cela permet de créer et maintenir du lien. »
En particulier, le projet Coop CNV prévoit de proposer des ateliers de formation à la communication non-violente à destination des personnes détenues mais également des personnels pénitentiaires.
La CNV, c’est « le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant ». Une méthodes qui suscite de plus en plus d’intérêt, notamment de la part des institutions, dont l’administration pénitentiaire. Cette année encore, les interactions entre le monde de la justice et les initiatives de l’économie sociale et solidaire s’annoncent fertiles.