art-exprim est une association qui soutient des artistes et donne accès à la culture à des publics variés. Ayant démarré une activité en milieu carcéral, leur parcours avec Act’ice leur a donné des pistes et de la visibilité pour aller plus loin, comme le racontent Tiffanie Joannier et Audrey Lerible.
Où en était votre projet avant l’accompagnement ?
En 2019, contactées par l’administration pénitentiaire, nous avions lancé des projets en milieu fermé : des artistes interviennent en prison ateliers avec détenus autour de leur pratique artistique. Quand nous avons répondu à l’appel à projets en 2022, c’était notre troisième année d’intervention en milieu carcéral. Nous intervenions dans quatre prisons.
Quelles étaient vos attentes ?
Nous faisions face à un enjeu d’équilibrage du modèle socio-économique de cette activité nouvelle : les financements ne couvraient pas les frais de coordination. Pour la pérenniser, nous avions besoin de savoir comment évaluer son impact afin de trouver une possibilité d’évolution via l’essaimage ou le changement d’échelle. Ces notions étaient encore un peu floues à nos yeux.
Enfin, nous voulions rencontrer d’autres professionnels de ce secteur pour trouver des pistes de mutualisation afin d’améliorer la résilience de notre modèle économique. Notre association artistique ne prétend pas être une association de placement extérieur, mais nous avions besoin de comprendre les enjeux et le fonctionnement des gens dont c’est le métier.
Quels ont été pour vous les plus grands apports de l’accompagnement ?
Ça a été personnellement une vraie claque. C’est comme on entre dans une pièce où on allume la lumière et où on réalise qu’on est dans un château. Les choses sont beaucoup plus complexes que nous ne le pensions. Le secteur fermé, ce n’est rien par rapport au milieu ouvert. Le champ des possibles y est bien plus important.
Avoir été sélectionnées apporte une validation à notre projet. Cela nous donne un poids en plus pour aller vers des financeurs. Les portes sont plus faciles à ouvrir.
Nous faisons maintenant partie de deux communautés : celle de Possible et celle des Intrépides de Ronalpia. Que ce soit sur la gestion de notre structure, notre projet ou sur des questions liées à la justice, on n’est plus vraiment seules.