A mesure qu’on remonte la vallée de la Drôme, on progresse vers une zone de moyenne montagne, sublime et escarpée : Crest, Saillans, Die… Pourtant, c’est là que l’association Dromolib expérimente des solutions de mobilité alternatives à l’automobile individuelle. « On ne sait pas comment demain on se déplacera, estime Maryline Chasles, chargée de mission à l’association. Il y a plein de solutions souvent pas assez connues, nous voulons les mettre en avant. »
L’association a donc choisi d’accompagner différents modes de déplacement innovants : ateliers de remise en selle en vélo-école, ateliers de réparation, sensibilisation, formation à l’éco-conduite pour économiser le carburant, formation de référents mobilité en entreprises et en collectivités… L’association met aussi à la disposition des habitants des vélos à assistance électrique à titre de test pendant quelques mois avant de passer à l’achat. Les deux intercommunalités du territoire s’inscrivent dans cette dynamique, mettant en circuit une centaine de vélos. « Il y a un vrai intérêt des habitants, notre planning est en tension ! ».
Optimiser l’utilisation des voitures
Récemment, Dromolib s’est lancée dans l’auto-partage. « En milieu rural, les habitants sont plus dépendants de la voiture et plus équipés. Nous nous sommes demandé comment optimiser l’utilisation de nos voitures, sachant qu’elles sont à 95 % de leur temps sur un parking, qu’elles représentent un coût de 6 000 € par an en moyenne, et qu’elles représentent 16 % de nos émissions de carbone individuelles. » C’est pourquoi l’agence a planché sur une offre d’autopartage, lancée à titre expérimental début 2023 avec quatre véhicules électriques dans deux communes. Elle réfléchit maintenant à l’extension de son réseau.
Afin d’accompagner la montée en puissance du dispositif, Dromolib a suivi notre accompagnement Changer d’échelle en ruralité. « Nous étions sorties de l’accompagnement Ronalpia en décembre ravies d’avoir formalisé une feuille de route pour le projet et elle nous a été bien utile ! », souligne Maryline. Elle a acquis le soutien de la Région et de l’Ademe pour mener une étude pour une stratégie d’autopartage en Drôme rurale. Des enseignements qui pourraient s’avérer utiles à bien d’autres territoires.
Par ailleurs, l’association accompagne des collectifs d’habitants qui se sont organisés pour partager leur voiture entre eux. Ainsi, à Crest, trente personnes partagent cinq véhicules. D’autres groupes existent ailleurs sur la Biovallée, et ailleurs en Drôme rurale. « Ils se sont rencontrés pour partager leur expérience et nous ont demandé d’animer, de les aider à partager leurs problématiques d’assurance… Dans ce qu’on observe, les gens sont prêts à partager leur voiture ! »
