Habit’âge : « Nous essaimons par transfert d’expérience »

Habit’âge : « Nous essaimons
par transfert d’expérience »

Afin de diffuser son expérience de création de logement seniors et de revitalisation des centres-bourgs, l’association a choisi de ne pas créer d’antennes ou de filiales. Cécile Gouëset nous explique ce choix. Nous l’avons accompagnée dans le cadre du parcours Les Sentiers avec le Kiif.

Habit'âge

Où en était votre association avant de rejoindre le parcours Les Sentiers ?

Habit’âge est née en 2013 dans le village de Fontaine-Guérin (49). Le constat y était double : d’une part les personnes âgées partaient faute de logements adaptés, et d’autre part le cœur du bourg se dégradait.

Le but était de proposer un habitat inclusif pour les seniors du territoire, avec des logements individuels et des espaces communs… lieu de convivialité, de lien social.

Notre deuxième activité est de proposer des temps pour réfléchir à la question de l’habitat. C’est un sujet tabou : on sait qu’il n’est pas toujours possible de vieillir chez soi, mais on attend souvent le dernier moment pour en parler…

C’est pourquoi nous accompagnons des collectifs de personnes âgées pendant 3 jours. On co-construit avec eux : quelles sont leurs envies ? Quelles sont les conditions pour rester chez moi ? Qu’est-ce que je peux projeter ? Quelles sont les différences entre les différents types d’habitat senior ?

Suite à cela, nous avons été extrêmement sollicités dans de nombreux endroits, ce qui nous a menés à nous demander quel choix on fait dans notre essaimage. D’où notre troisième activité : la transmission de savoir-faire. Plutôt que grossir, on a fait le choix de transmettre notre expérience à des porteurs de projet habitat et des animateurs d’ateliers. Dans ce cadre, on fait payer notre temps de travail, pas notre contenu. C’est de l’intérêt général pur.

Quelles étaient vos attentes vis-à-vis de l'accompagnement Les Sentiers ?

Le premier webinaire m’a permis de réaliser que nous n’avions pas de stratégie de développement. Notre choix d’essaimage était juste d’aller là où on nous demandait de venir. Nous avons déjà accompagné des porteurs de projet dans le Gers, le Bas-Rhin et l’Auvergne mais cela s’essoufflait. Il nous fallait reprendre depuis le début. Quelle stratégie mettre en place ? Vers quels territoires ?  Avec quelle communication ?

Cécile Gouëset
Cécile Gouëset

Quels enseignements en avez-vous tiré ?

Le parcours nous a éclairés sur l’importance de notre ancrage territorial. Il est important de connaître les territoires sur lesquels on va et les acteurs locaux. Pour notre part, nous agissons en Maine-et-Loire, nous préférons d’abord nous concentrer sur les départements voisins : rencontrer les acteurs de l’habitat inclusif, les publics bénéficiaires, les incubateurs… et idéalement de futurs projets à qui nous pourrions transmettre notre expérience.

Ce choix d’essaimage interpelle : beaucoup s’étonnent qu’on ne reprenne pas le nom Habit’âge. Mais nous n’avons pas d’ambition d’image, on veut que les choses bougent !

Quels aspects du parcours vous ont le plus aidés ?

En face de moi, j’ai eu quatre accompagnateurs avec quatre visions qui nous ont questionnés différemment. À chaque fois, c’était de plus en plus précis. Ils se sont penchés sur notre dossier en particulier, c’est une approche tout à fait différente qu’un séminaire ou un colloque.

De plus, la richesse du groupe m’a permis de rencontrer des personnes issues de domaines différents et qui agissent selon des gouvernances différentes, ce qui permet de pouvoir piocher.