Pour répondre aux fragilités, notre accompagnement à l’implantation cherche à créer des complémentarités entre le tissu existant sur nos territoires et des entreprises sociales qui ont fait leurs preuves ailleurs. Mais pour comprendre les manques, il faut savoir identifier les besoins essentiels.
Nous accueillons en ce moment la huitième promotion d’entreprises sociales en implantation en Auvergne-Rhône-Alpes. Le principe : des entreprises sociales qui ont déjà démontré leur impact ailleurs en France, voire au-delà, viennent développer une activité dans notre région. L’objectif : répondre à des besoins restés jusque-là sans solutions suffisantes.
Coopération
En Rhône-Alpes, les besoins sociaux sont pléthore, dans tous les domaines : action sociale, économie circulaire… Pour y répondre, nous accompagnons l’émergence et le développement de plus d’une centaine d’entreprises sociales par an. Alors pourquoi faire venir en plus des entreprises sociales issues d’autres régions ? « Pour un acteur local, il peut parfois être difficile de se saisir seul des besoins des territoires, explique Romain Truchi, responsable de Ronalpia pour le Rhône. Afin d’agir dans un domaine précis il peut être nécessaire de passer par des coopérations. »
Par exemple, la branche lyonnaise de l’association Singa accueille des personnes réfugiées qui ont besoin d’apprendre le français. Elle a besoin chaque année de dispenser un grand nombre de formations. C’est toute une organisation ! A Paris, UniR a développé ce savoir-faire. Il semblait normal que ces associations qui coopèrent dans la capitale puissent aussi exporter ce duo gagnant en région lyonnaise. Nous accompagnons donc cette année UniR dans son implantation.
Entre
2016 et 2023,
Parfois, c’est tout près de nous que les connexions peuvent se faire. « Nous avons dans notre communauté de nombreuses associations qui accompagnent des publics précaires comme par exemple SoliVet ou Entourage, rappelle Romain Truchi. Ils apportent des réponses spécifiques aux besoins des personnes en précarité qui ont de forts besoins de produits de base, y compris non-alimentaires. Cette année, nous accompagnons l’implantation de Dons Solidaires, une association qui, elle, a une capacité presque industrielle à rassembler des dons en nature grâce à des partenariats avec de grandes entreprises : kits scolaires, précarité menstruelle, vêtements d’hiver… »
Besoins prioritaires
Dans l’entrepreneuriat social, on cherche donc à s’allier pour répondre aux besoins prioritaires sans se faire concurrence. Le but est d’apporter une réponse fine aux fragilités identifiées, pour être plus forts ensemble, en alliant moyens et convictions.
Mais à l’échelle d’un territoire, comment comprendre quels sont les besoins prioritaires ? La question peut tourner au casse-tête. Qui est légitime pour le dire ? C’est là que la coopération avec les pouvoirs publics est nécessaire. « La Métropole de Lyon a défini quelques thématiques prioritaires dans certaines de ses politiques : alimentation, bâtiment durable, textile, mobilités, énumère Romain Truchi. En matière de bâtiment durable, par exemple, de nouvelles réglementations vont créer des besoins. Or, il y a déjà plus de besoins que d’offre sur le territoire. »
Acteurs de terrain
Mais pour comprendre les besoins d’un territoire, il faut aussi le pratiquer. Chez Ronalpia, nos équipes rencontrent chaque jour les entreprises sociales de terrain, les acteurs de l’accompagnement, les têtes de réseaux thématiques… L’objectif : faire du lien et identifier les manques afin de proposer des solutions portées par les entreprises sociales. « Bien sûr, ce n’est pas à nous seuls de faire ce travail. La réponse doit émerger collectivement avec de nombreux acteurs comme l’Aderly, Millénaire 3… Nous participons à ces réflexions et apportons des éléments de réponse via l’implantation d’entreprises sociales. »
Et pour trouver ces solutions, chaque année, notre équipe accomplit un tour de France et de la francophonie en partenariat avec l’Aderly pour échanger avec nos homologues et repérer les entreprises sociales innovantes qui souhaitent essaimer vers de nouveaux territoires : Nantes, Strasbourg, Québec… « Ce sont des rencontres inspirantes qui permettent d’identifier des réponses, de faire un pas de côté, estime Romain Truchi. De quoi aussi initier de nouvelles coopérations, comme nos réflexions sur la fin de vie aux côtés de nos partenaires du Kiif.
Ils soutiennent l'accompagnement à l'implantation
