Mi-janvier, nous avons lancé l’accompagnement à l’implantation en Auvergne-Rhône-Alpes d’une vingtaine d’entreprises sociales originaires de toute la France. Drôme, Rhône, Isère, Loire : pour la première fois, l’accueil a lieu sur plusieurs territoires de la région.
Vendredi dernier, dans nos locaux lyonnais, ils étaient une quinzaine dans la salle, quinze personnes représentant une dizaine d’entreprises sociales venues de toute la France : Nantes, Lille, Paris, Toulouse, Voiron… Certains avaient fait le chemin jusqu’à Lyon, pour marquer le démarrage d’une nouvelle antenne. D’autres sont des Lyonnais de résidence ou de cœur, et ce sont eux qui auront la tâche de développer sur place l’entreprise sociale.
Arthur Petit, coordinateur à Lyon des accompagnements à l’incubation et à l’implantation, leur propose de se présenter, et d’être bien attentif à qui fait quoi. « S’il est si important de se connaître, c’est que l’effet promotion compte beaucoup dans l’accompagnement. Durant toute la période, les entrepreneurs seront amenés à s’entraider, en particulier au cours de séances de codéveloppement. »
Coopération
Dans cet esprit d’entraide, l’accompagnement à l’implantation aura pour but d’intégrer l’entreprise sociale dans le tissu local. Elle doit ainsi trouver sa juste place, en adaptant son modèle pour rester complémentaire avec les acteurs existants, afin de mieux répondre aux besoins sociaux et écologiques des territoires. « L’économie sociale et solidaire est une économie de la coopération, et non de la concurrence », résume Laurent Courbon, coordinateur des accompagnements à l’incubation et l’implantation.
Une vraie promotion régionale
Cette année, pour la première fois, ces sessions de lancement n’ont pas eu lieu qu’à Lyon. Nous développons notre accompagnement à l’implantation sur d’autres territoires. En plus de la dizaine d’entreprises néo-lyonnaises, elles seront deux à Saint-Étienne, trois à Grenoble, deux en Drôme, et bientôt deux dans les petites villes et les campagnes de l’ouest lyonnais. « Cette année, nous concrétisons une vraie promotion régionale, même s’il n’y a que quelques projets par antenne locale», s’enthousiasme Laurent Courbon.
Au final, c’est un jury composé d’entrepreneurs, d’institutions et d’agences de développement local qui a fait la sélection. Le critère essentiel : que l’entreprise sociale, qui a fait la preuve de son impact dans sa région d’origine, vienne répondre à un besoin qui soit également avéré ici, et qui ne soit pas suffisamment couvert par d’autres organisations. « Mais parfois, les besoins sont énormes, et il y a de la place pour plusieurs acteurs avec plusieurs approches qui pourront coopérer au service du territoire et de ses habitants », note Laurent Courbon.
Un réseau de partenaires pour détecter, accompagner et accueillir
Ces entreprises sociales seront accompagnées pendant 9 mois par nous, Ronalpia, mais aussi par nos partenaires locaux : la Fab-t dans la Drôme, l’Aderly dans le Rhône, Invest In Grenoble Alpes en Isère, Saint-Etienne Métropole et la Mife Loire sud à Saint-Etienne.
Pour cette vingtaine d’entreprises accompagnées, une trentaine avaient été candidates. Afin de les détecter sur le terrain, Romain Truchi a accompli un tour de France réalisé chez nos homologues : Premières Briques, Les Canaux à Paris, Evident à Lille, Inter-Made et Marseille Solutions dans la cité phocéenne.
Faites connaissance avec les nouvelles entreprises sociales
qui s’implantent près de chez vous !
Les entreprises sociales qui s’implantent dans le Rhône
BIP-POP
Ce qu’ils font. Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et fragiles grâce à la mise en relation avec d’autres personnes ou entités proposant leurs services : petit bricolage, accès aux rendez-vous médicaux… L’outil : des plateformes locales d’entraide qui construisent des réseaux sociaux de proximité et de confiance avec l’ensemble des acteurs des territoires.
Leur défi pour s’implanter dans l’ouest lyonnais. Se donner une vraie stratégie d’implantation pour pérenniser les actions en recrutant des coordinateurs en CDI.
MOULINOT
Ce qu’ils font. Traiter des restes alimentaires issus de la restauration via le compost et la méthanisation. En Ile-de-France, 90 salariés en insertion collectent 1800 tonnes de déchets par mois et visent l’obtention en interne du CAP « chauffeur collecteur de biodéchets ».
Leur défi pour s’implanter à Lyon. Trouver une bonne filière de méthanisation pour un « retour au sol de qualité », et pour cela, trouver un terrain de 6000 mètres carrés minimum pour leurs installations.
LULU DANS MA RUE
Ce qu’ils font. Mettre en relation les habitants avec les « lulus », des travailleurs en insertion qui ont la particularité d’avoir le statut d’auto-entrepreneurs, pour réaliser des tâches que les artisans ne veulent pas faire : conciergerie, bricolage, aide informatique, animaux de compagnie… A Paris, Lulu dans ma rue est facilement repérable par son réseau de 10 anciens kiosques à journaux. « Cela permet de redonner un visage humain au service à la personne et d’être abordables pour les personnes âgées », explique Charlotte Pasina. Aujourd’hui mille lulus sont actifs à Paris dont 50% en parcours d’insertion. « Ce sont souvent des femmes monoparentales qui ne peuvent pas faire un temps complet, ou des jeunes retraités qui ont besoin d’un complément de revenu… »
Leur défi pour s’implanter à Lyon. Trouver des locaux et un premier kiosque à Lyon. Recruter la personne qui va référencer des « lulus ».
GETH
Le GETH est groupement d’employeurs pour l’insertion des personnes en situation de handicap en milieu ordinaire, basé à Voiron.
Ce qu’ils font. Placer les personnes de tous handicaps sur un projet d’autodétermination en leur permettant de travailler sur des activités de production dans l’économie classique, dans l’industrie ou dans les nombreuses « salles blanches » installées dans le bassin grenoblois.
Leur défi pour s’implanter à Lyon. Comprendre le fonctionnement du territoire lyonnais, les articulations avec les collectivités, la culture et la sociologie du territoire.
OPOPOP
Ce qu’ils font. Proposer service de colis consignés et réutilisables pour la vente en ligne grâce à un emballage, fabriqué par des personnes en insertion, qui remplace les pochettes plastiques jetables, en utilisant des fins de rouleaux des industries textiles.
Leur défi pour s’implanter à Lyon. En croissance avec pour client des marques assez engagées, l’entreprise devra changer d’échelle. « Nous avons un métier de centimes, on gagne quelques centimes à chaque cycle. Il nous faut donc de gros volumes. Nous devrons donc convaincre des logisticiens. »
SOOFUT
Ce qu’ils font. Service de location, lavage et transport de fûts de bières en inox pour les brasseries artisanales. Les brasseries artisanales se multiplient, mais n’ont pas toujours les moyens de s’équiper en termes de lavage. Elles utilisent donc des futs à usage unique. Afin de limiter les déchets, Soofut leur propose des futs inox et un service de lavage par des entreprises d’insertion partenaires.
Leur défi pour s’implanter à Lyon. Trouver des financements pour investir dans un parc de futs communs, trouver un local pour laver les futs sur place. Optimiser les transports, la logistique, et limiter l’impact carbone sur territoire.
IMPALA AVENIR
Ce qu’ils font. Permettre à jeunes éloignés de l’emploi d’accéder à emploi stable grâce à une formation courte très qualifiante, et l’accès à l’emploi sur des métiers en tension : bâtiment, second-œuvre, installation de fibre optique…
Leur défi pour s’implanter à Lyon. Développer leur notoriété, mieux connaître le monde des collectivités.
PEPINS PRODUCTION
Ce qu’ils font. Cette « pépinière de quartier » fait pousser des plantes avec les habitants des villes, en particulier les publics fragiles.
Leur défi pour s’implanter à Lyon. Organiser le temps entre production végétale et animation en partenariat avec une MJC. Recruter une personne, tisser des liens avec des partenaires financiers et collectivités.
SEED
Ce qu’ils font. Proposer une méthode de participation citoyenne pour autonomiser les habitants et améliorer leur cadre de vie. Donner la parole aux habitants, premiers usagers de leur territoire. Faire passer leur expertise d’usage aux élus et aux décideurs pour construire les territoires collectivement.
Leur défi pour s’implanter à Lyon. Se faire reconnaître à l’échelle locale.
CARACOL
Ce qu’ils font. Occupation temporaire de bâtiments pour former des colocations solidaires et mixtes au service des personnes réfugiées.
Les entreprises sociales qui s’implantent à Grenoble
WEAVERS
Ce qu’ils font. Auparavant connue sous le nom Le Tissu Solidaire, Weavers accélère l’inclusion sociale et professionnelle des personnes exilées par la valorisation des savoir-faire textiles.
Leur défi pour s’implanter à Grenoble. Créer une communauté active et mettre en œuvre deux programmes de formation.
ANTS
Ce qu’ils font. ANTS aide à surmonter les handicaps neuromoteurs grâce aux nouvelles technologies.
Leur défi pour s’implanter à Grenoble. Renforcer la présence territoriale
MERCI RENÉ
Ce qu’ils font. Merci René propose des aménagements éco-responsable de bureaux, logements, commerces avec du mobilier local, circulaire et solidaire.?
Leur défi pour s’implanter à Grenoble. Renforcer les partenariats.
Les entreprises sociales qui s’implantent dans la Drôme
LA TABLE DE CANA
Ce qu’ils font. La Table de Cana est un réseau de 10 traiteurs-restaurateurs, entreprises d’insertion sociale et professionnelle pour des personnes éloignées de l’emploi.
Leur défi pour s’implanter dans la Drôme. Réunir les fonds nécessaires à la création d’une cuisine et à l’achat du matériel professionnel nécessaire au démarrage de l’activité traiteur.
MONSENIOR
Ce qu’ils font. MonSenior propose un service collaboratif facilitant l’organisation de séjours de convalescence ou de répit, au domicile d’accueillants familiaux, destiné à des personnes âgées ou en situation de handicap.
Leur défi pour s’implanter dans la Drôme. Participer au développement du réseau d’accueillants familiaux Drôme-Ardéchois et faciliter l’organisation de séjours.
Les entreprises sociales qui s’implantent à Saint-Étienne
WEEEFUND
Ce qu’ils font. Lutter contre l’exclusion numérique et le gaspillage électronique. WeeeFund offre gratuitement un accès à l’éducation numérique aux personnes qui en ont besoin via le réemploi d’ordinateurs issus du parc informatique d’entreprises
Leur défi pour s’implanter à Saint-Étienne. Définir la stratégie d’implantation et mettre en œuvre deux programmes.
JEUNE ET ROSE
Ce qu’ils font. Accompagner les femmes touchées par un cancer du sein entre 20 et 45 ans.
Leur défi pour s’implanter à Saint-Étienne. Identifier et rencontrer les hôpitaux ou ou les organisations qui accompagnent les patients. Mettre en place des actions de sensibilisation auprès du jeune public.