En lien avec l’administration pénitentiaire, le programme Act’ice a fait ses preuves pour accompagner des projets dans le domaine de la justice pénale. Il est porté conjointement par Ronalpia et l’association Possible. Les projets de la promotion 2021 ont été sélectionnés.
Après une condamnation à de la prison ferme, les taux de récidive sont alarmants : 63 % des personnes condamnées à une peine de prison ferme sont recondamnées dans les cinq ans si elles ne sont pas accompagnées.
Face à cela, des initiatives citoyennes et solidaires travaillent avec la justice pour faire de la peine un tremplin vers l’insertion : projets de formation, de lutte contre l’illettrisme, d’hébergement à la sortie… Aujourd’hui trop fragiles, peu développées, ces entreprises ont besoin d’être accompagnées.
Un trait d’union entre la société civile et la justice
C’est l’objectif du programme Act’ice, porté par Ronalpia et l’association Possible depuis fin 2019. Il s’agit du premier programme thématique de Ronalpia, à dimension nationale. Un programme qui depuis a fait ses preuves, apprécié par des personnalités comme Albin Heuman, directeur de l’agence du travail d’intérêt général et de l’insertion professionnelle des personnes placées sous main de justice : « trait d’union entre la société civile et la justice, Act’ice répond à un besoin fort de coordination et de professionnalisation », estime le haut fonctionnaire.
Renforcer les liens pour l’insertion des personnes détenues
Pour cette deuxième édition, le programme s’étaye, avec plus de coopération entre pairs, un accompagnement plus individualisé et la mise en place de dispositifs de mesure d’impact.
Mais il compte bien aussi capitaliser sur son caractère le plus innovant, la collaboration avec l’administration. « Cette année, nous allons renforcer les liens avec le Ministère de la Justice pour pérenniser les projets en favorisant l’innovation et la collaboration », indique Léa Grujon, de l’association Possible. Les entrepreneurs visiteront des prisons ainsi que l’école nationale de l’administration pénitentiaire.
La promotion 2021
Huit projets viennent d’être sélectionnés dans toute la France : Moselle, Gironde, Nîmes, Marseille, région parisienne.
Grandir Dignement proposera un parcours d’insertion pour les jeunes gens condamnés, en travaillant d’abord en amont de la sortie via des interventions dans la prison, puis en aval, via un espace d’accueil et un dispositif d’insertion, le Service Civique Adapté.
L’association ACAY cherche à développer la personnalité des mineurs incarcérés en développant leur connaissance d’eux-mêmes par des formations socio-éducatives.
A Gradignan, près de Bordeaux, l’IREP – institut Don Bosco va enseigner la langue et la vie en société française aux personnes détenues migrantes.
A Marseille, Les beaux Mets ambitionne de devenir le premier restaurant d’application semi-gastronomique au sein d’une prison française aux Baumettes à Marseille. Ouvert au grand public, il permettra aux personnes détenues en fin de peine d’apprendre les métiers de cuisine et de service.
Toi-même Tu Parles proposera aux personnes en situation de détention de suivre des ateliers d’expression orale pour apprendre à s’exprimer en public.
L’association Les Yeux de l’Ouïe développe le projet Mil’yeux ouvert pour professionnaliser les détenus autour de l’audiovisuel et du numérique.
A la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, la Barista Academy proposera aux personnes détenues une formation d’excellence au métier de barista, le sommelier du café. Un café d’excellence produit en détention contribuera à sensibiliser le grand public.
L’Espelido propose une solution d’hébergement et de réinsertion aux personnes sortant de prison sans avoir de point de chute.