Nadia Guignier a créé L’AiRe AéRée pour préserver l’autonomie et le lien social des habitants des territoires ruraux. Nous sommes à ses côtés depuis 2019 pour l’accompagner dans la création et le développement de cette belle entreprise.
On le dit souvent : nos aînés vivent de plus en plus âgés, et ils sont de plus en plus nombreux. À la campagne, ils courent le risque de perdre deux choses : leur autonomie et leurs liens sociaux.
C’est à cette fragilité que Nadia Guignier a décidé de s’attaquer, en prenant le problème en amont, souvent quand les personnes sont encore bien valides et intégrées. Le lien social, comme l’autonomie, ça s’entretient !
En ce mardi de septembre, le camping-car de Nadia et son équipe fait étape à Frontenas, près de Villefranche-sur-Saône.
L’AiRe AéRée prévient la dépendance et maintient le lien social des séniors de plus de 62 ans vivant à domicile en milieu rural au moyen d’ateliers itinérants : café partagé, qi-gong, musique, prévention des chutes, stimulation cognitive, ateliers numériques…
Son camping-car va vers les personnes accompagnées là où elles résident, dans le Beaujolais, l’Ain et bientôt la Loire.
Voici quelques années, Nadia n’avait pourtant rien d’une travailleuse sociale. Elle était cadre commerciale dans l’industrie. « Une remise en question de mes valeurs et de celles de l’entreprise m’ont fait me questionner, raconte-t-elle. J’ai donc décidé de faire une pause professionnelle.»
Fille unique, elle avait vu ses parents devenir les aidants de leurs propres parents, et elle s’était demandé : « Comment faire pour que demain mes parents vivent bien à domicile ? Comment vais-je gérer ma vie d’aidant avec ma vie professionnelle ?»
Nadia fait le point avec son équipe d’animatrices entre deux ateliers.
Au programme ce matin : atelier de stimulation cognitive sur le thème de l’automne. L’ambiance est joyeuse : on chante des chansons de Jean Ferrat et Tété, on rédige des acrostiches, on répond à des quizz…
Elle part alors à la rencontre de clubs pour seniors et d’autres associations des communes environnantes.
« J’ai compris qu’il existait le besoin d’un lien social qui permet de prévenir le vieillissement en favorisant le maintien des fonctions cognitives, de la santé sociale, de la santé physique. Comment on s’adapte à une société qui change ?
Comment on préserve notre vivant intérieur, à savoir ce qui nous anime quand notre cercle proche et notre environnement ont tendance à se déliter ?»
Aujourd’hui, elle apprécie d’être intégrée à une véritable communauté d’entrepreneurs sociaux.
« Durant l’accompagnement, nous étions cinq porteurs de projet à des stades plus ou moins identiques. Nous avons pu grandir ensemble et se questionner ensemble.
J’aime m’appuyer sur d’autres projets et apporter aux autres, voire co-construire. La mise en réseau est une des forces de Ronalpia.»
On enchaîne ensuite avec un atelier numérique : comment traiter et classer ses photos, utiliser une messagerie pour rester en contact avec sa famille, concevoir un calendrier illustré…
Au fil de son développement, Nadia en est à son quatrième parcours d’accompagnement : création, financement, mesure d’impact, et préparation à l’essaimage.
En effet, elle songe désormais à étendre son champ d’action dans de nouveaux territoires ruraux.