Act’ice, notre accompagnement des projets de réinsertion des personnes incarcérées, coopère avec l’agence d’Etat Atigip en créant un prix pour récompenser les innovations en la matière et pour accélérer les coopérations.
Depuis quelques années, Act’ice accompagne les entrepreneurs sociaux dont les projets favorisent la réinsertion de personnes qu’on dit « sous main de justice », c’est-à-dire qu’elles sont passées par la case prison ou par une autre condamnation pénale.
Act’ice est l’objet d’une coopération réussie entre nous et l’association Possible, qui agit pour rendre plus accessible l’information et l’engagement citoyen dans le secteur pénal et carcéral. Depuis ses premières éditions, le programme monte en puissance. Il compte une quinzaine de partenaires parmi lesquels sept fondations, mais aussi des institutions comme le Ministère de la Justice et l’administration pénitentiaire.
Un prix 2D : dedans-dehors
Cette année, Act’ice et l’Agence du Travail d’intérêt général et de l’insertion professionnelle (l’Atigip) ont innové ensemble en créant un prix national annuel pour récompenser les innovations sociales pour la réinsertion professionnelle des personnes sous main de justice.
Mais derrière cette gratification, il y a surtout un accompagnement renforcé pour des solutions spécifiquement dédiées à l’insertion professionnelle. De plus, des espaces de discussion sont créés entre acteurs de l’insertion pour renforcer leur coopération.
« L’objectif est, in fine, d’avoir plus d’impact sur les publics suivis, de coopérer et d’innover pour déployer « dedans », lorsque c’est pertinent, des solutions qui ont fait leur preuve « dehors », explique Charlotte Camard, de l’association Possible. Ce peut être aussi d’imaginer ensemble des réponses à des besoins aujourd’hui non couverts. »
Une coopération public-ESS
Les lauréats bénéficient d’un parrainage avec des membres de l’Atigip et d’un financement de l’Agence. Mais au-delà, c’est l’occasion d’une véritable coopération entre une agence publique et le secteur de l’économie sociale et solidaire.
Concrètement, l’accompagnement a pris la forme de deux temps collectifs. D’abord, entre pairs, les lauréats ont réfléchi à des thématiques communes en lien avec leurs activités sur l’insertion professionnelles des anciens détenus : « le parcours dedans-dehors », « le lien avec les entreprises », « les territoires d’essaimage ».
Ensuite, un second format a réuni acteurs institutionnels et acteurs associatifs pour réfléchir aux manières de renforcer la coopération entre eux.
Le prix a été remis pour la première fois en juin 2022 à Paris en présence du Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti et de Thibaut Guilluy, Haut-Commissaire à l’inclusion dans l’emploi et à l’engagement des entreprises.
Les lauréats
Son constat. Pour Toi Même Tu Parles, les compétences en communication sont de plus en plus valorisées par les employeurs par rapport aux compétences techniques. Or, les personnes en détention ne sont généralement pas formées sur ces questions.
Sa solution. Toi Même Tu Parles propose un programme d’ateliers spécifiques aux besoins des personnes placées sous main de justice en milieu fermé. Pour cela, l’association s’appuie sur une pédagogie pluridisciplinaire (art oratoire, improvisation, intelligence collective et facilitation, écriture…).
Ses projets. L’association veut proposer ses ateliers également en milieu ouvert.
Son constat. Les métiers du numérique embauchent et peuvent constituer une voie de réinsertion valorisante, à la portée de nombreux détenus.
Sa solution. Webforce 3 est une école qui forme les populations en situation de fragilité aux métiers du numérique. Accompagnée par Act’ice il y a deux ans, elle a développé des formations en milieu carcéral.
Ses projets. Webforce 3 travaille notamment à un meilleur accès au digital en détention.
Son constat. Les métiers du café eux aussi peuvent constituer une voie de réinsertion valorisante, à la portée de nombreux détenus.
Sa solution. Un atelier Chantier d’Insertion en détention autour des métiers de production et service du café a été créé avec l’accompagnement d’Ac’tice l’an dernier. Des machines ont été installées à Fleury-Mérogis pour torréfier en détention un café éthique et éco-responsable. Le projet vise jusqu’à 50 bénéficiaires annuels d’ici trois ans.
Ses projets. Après la prison, l’Université réfléchit à un essaimage en milieu ouvert.
Son constat. Si elles ne sont pas accompagnées, 63 % des personnes sortant de prison récidiveront dans les 5 ans.
Sa solution. Depuis 11 ans, Permis de construire a proposé un accompagnement global à la réinsertion pour plus de mille personnes. Il y a trois ans, cette association nantaise a développé le Service d’Orientation et d’Intégration dans l’emploi.
Ses projets. Permis de construire a renforcé ce service pour qu’il soit parfaitement complémentaire des actions des services de probation et de l’Atigip.