Seize fondations, collectivités et grandes entreprises étaient réunies pour découvrir les douze entreprises sociales de notre programme Accès aux financements. Un moment qui répondait aussi bien aux attentes des entreprises sociales que des financeurs.
Les entreprises sociales ont suivi ce programme afin de renforcer leurs fonds propres, de s’outiller sur la recherche de financement, de mieux calibrer leurs besoins et de se préparer à rencontrer des financeurs.
Quant aux financeurs, ils ont trouvé là un moment pour échanger avec des entreprises sociales qualifiées de leur territoire, d’avoir un cadre approprié pour échanger avec eux, voire de se rencontrer entre pairs pour co-financer des projets à fort potentiel.
Émeline Baume vice-présidente de la Métropole du Grand Lyon, dont le message introduisait les échanges, a souligné l’importance pour les entreprises sociales du financement des ressources humaines et de l’accès à des locaux.
« C’est bien tous ensemble qu’on arrivera à transformer
Émeline Baume.
Accès à l’emploi, environnement, éducation, vieillissement, accès à alimentation saine… Les mécènes ciblent chacun des thématiques précises. Leur appui peut bien sûr prendre la forme de dons financiers, mais souvent aussi de mécénat de compétences : comptabilité, juridique, marketing… Parfois aussi, ils font bénéficier les entreprises sociales d’un accès à leur réseau professionnel. Les conditions de leur soutien sont elles aussi bien définies : les uns s’attachent à l’impact territorial potentiel du projet, d’autres demandent à n’intervenir qu’en co-financement…
Les financeurs présents
Fondation Macif, Caisse d’Épargne Rhône-Alpes, AG2R LA MONDIALE, Fondation de France, Fondation EY, Est métropole habitat, EDF, Fondation Caisse d’Épargne, Malakoff Humanis, SUEZ Aura, Ville de Lyon, Fondation KPMG, Apicil, Fondation POMA, Fondation Artelia, Groupe Seb.
L’événement était co-organisé avec la Métropole du Grand Lyon, la Fondation Macif, la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes.
Les entreprises sociales participantes
Avec ses quatre ados à la maison, Claire Bleton-Martin a vécu les galères de l’orientation.
« Je me suis demandé pour quoi on leur demande de se caser, de renoncer à leurs aspirations… Il y a les décrocheurs, ceux qui ne trouvent rien, ceux qui s’évaporent… Il faut laisser le temps aux jeunes de construire leur projet d’avenir professionnel, personnel, citoyen.«
Son entreprise sociale Année Lumière propose un travail d’un an où les 16-25 ans apprennent en faisant : voyage, parcours entrepreneurial, service civique…
OBJECTIF. Un financement permettra à l’entreprise de proposer un programme solidaire pour les jeunes les moins favorisés
Les Ateliers Amasco sont partis d’un constat : le temps des vacances accroît les inégalités.
« Pour les moins favorisés, ce sont 3 à 4 mois de perte d’apprentissage », constate Yann Le Tolguenec.
L’entreprise sociale propose un apprentissage par le jeu pour les enfants de 6 à 13 ans encadrés par des animateurs et des professeurs des écoles, avec des pédagogies alternatives.
OBJECTIF. Implantée à Lyon en 2020, elle compte ouvrir une antenne à Saint-Etienne en 2022 et accompagner ainsi 1000 enfants dans l’année.
Bed In Shop transforme des boutiques vacantes du centre de Romans en hébergements touristiques avec des meubles construits par des jeunes du quartier.
OBJECTIF. Organiser des visites touristiques par les jeunes du quartier.
« Un projet à la fois touristique et social », souligne François-Xavier Chambost.
Trop de jeunes sortent sans diplôme du système scolaire, notamment dans les quartiers prioritaires. Biodivercité leur propose un parcours d’insertion par le maraîchage biologique.
« Produire des légumes permet de reconstruire des personnes: passer de la graine au légume est très valorisant », estime Jacques Siefert.
Ils apprendront ainsi trois métiers : vendre, commercialiser, cuisiner.
SON BESOIN. financer une machine permettant préparer des bocaux.
Johann Behr regrette l’absence d’infrastructures et d’encadrement dans les zones rurales comme l’Ardèche.
« C’est une question de santé physique mais aussi de vie sociale », estime-t-il.
Le projet Mobilsport proposera des activités pour enfants, adultes et personnes âgées.
OBJECTIF. Avec une stratégie d’essaimage national, son association Sport en milieu rural, une fédération nationale, compte faire circuler trois camions en Ardèche, Drôme et Puy-de-Dôme.
Dans la chambre de la fille de Gilles Malandrin qui a 11 ans, le poids des jouets dépasse de 3 ou 4 fois le poids de l’enfant !
« Un jouet utilisé 8 mois en moyenne alors qu’il peut durer 10 ans », regrette-t-il.
Il a donc créé Enjoué pour collecter, trier, remettre à neuf et « réenchanter » de vieux jouets. Son entreprise participe au projet de Territoire zéro chômeur de longue durée en embauchant 12 salariés en CDI.
OBJECTIF. Passer en 2023 à 30 salariés afin d’aider les collectivités à se mettre en conformité avec la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire.
Un jeune de 16 à 25 ans sur deux se dit en difficulté psychique, mais 5% seulement vont consulter. C’est pourquoi l’Institut Jean-Bergeret a expérimenté une solution de prévention avec un groupe de volontaires du même âge en service civique qui développent des outils pédagogiques adaptés à culture des jeunes.
SON PROJET. Passer de 1500 jeunes accompagnés à 10000 annuels d’ici trois ans, tout en assurant son fonctionnement et son essaimage dans d’autres régions.
Kabubu signfie « l’amitié par le sport » en langue swahilie.
« Imaginez une seconde que vous devez quitter votre pays en quête de sécurité, que vous arrivez dans un pays où vous ne connaissez pas la langue ni la culture, où vous n’avez pas d’emploi, et où une partie des gens ne souhaitent pas votre présence », décrit Lucie Crouzier.
Pour faciliter leur inclusion sociale, elle propose des activités sportives entre résidents et exilés, ainsi que des programmes d’insertion professionnelles.
LE PROJET. Créé à Paris en 2018, Kabubu s’est implantée à Lyon en 2020. Elle veut y créer des activités favorisant l’insertion professionnelle.
85% personnes âgées souhaitent rester à domicile, mais, selon Nadia Guignier, 300 000 sont en état de mort sociale. En 2019, elle a créé L’aire aérée comme un « Relais itinérant de lien social » avec des activités de prévention : santé physique, psychologique, rigologie, sophrologie, chi-qong. Pour la santé sociale, elle propose : café papote, intelligence collective, inclusion numérique.
LE PROJET. Nadia expérimente désormais un bus aménagé pour aller à la rencontre de ses bénéficiaires. Elle compte ainsi passer de 50 usagers réguliers à 150 personnes âgées du Beaujolais.
Sensible à baisse de biodiversité autant qu’à la fermeture des petits commerces, Émilien Epale anime Le lien, monnaie locale citoyenne qui ne s’échange que dans 80Km autour de Saint-Étienne pour stimuler économie locale autour de la transition écologique et citoyenne.
OBJECTIF. Passer à 1000 utilisateurs quotidiens en 2 ans.
Dans huit régions en France, Proxité favorise l’insertion des jeunes en difficulté et en manque de réseau, de mixité sociale.
« Par un système de parrainage, nous accompagnons des jeunes cabossés, isolés dans choix d’orientation et leurs premiers pas vers l’emploi », décrit Amaury Leclercq. « On crée des passerelles, on déconstruit les représentations, on favorise le faire-ensemble ».
OBJECTIF. Accompagner 300 jeunes par an dans la métropole de Lyon.
Valérie Lugon a vécu avec un cancer.
« C’est une longue traversée du désert. Une personne malade souffre de l’isolement », confie-t-elle.
UniversK veut améliorer la qualité de vie des personnes atteintes en proposant un espace d’information ludique et un accompagnement personnalisé avec coach.
OBJECTIF. D’ici 3 ans, toucher 3000 bénéficiaires en créant des ateliers, des salons virtuels, des défis sportifs…